Dans la nuit du 8 au 9 avril1830, un bateau de traite clandestine transportant un nombre inconnu de captifs africains s’est échoué sur les rochers de l’Anse Caffard, au nord de la ville du Diamant, avant d'être totalement détruit. M. Dizac, géreur de l’Habitation La Tournelle, qui reçut la nouvelle vers 23 heures, arrive à sauver quatre-vingt-six captifs (dont vingt-six hommes et soixante femmes), grâce au travail des esclaves de son atelier. Le lendemain du naufrage, en plus de nombreux débris, quarante-six cadavres ont été retrouvés sur la côte, dont quarante-deux Noirs et quatre Blancs. Comme aucun homme blanc de l'équipage survécut, et qu'aucun document précisant le nom du bateau n'a été trouvé sur eux, l'identité du bâtiment reste inconnue à ce jour. Le rapport du directeur de l'Intérieur du 16 avril 1830 indique que les corps des marins négriers furent enterrés au cimetière, ceux des captifs du bateau "à quelque distance du rivage"


Ce fait divers tragique a pris une dimension historique et symbolique importante pour la ville du Diamant. Il s’agit du dernier naufrage de navire négrier de l'histoire de la Martinique. C’est la raison pour laquelle cette communauté, en 1998, a confié à Laurent Valère l’édification d’un mémorial sur le site présumé du naufrage, c'est-à-dire à l’Anse Caffard, au pied du Morne Larcher, face à la mer des Caraïbes.